Le matiérisme

Le matiérisme est un courant pictural, qui appartient à l’art informel européen, apparu après la Seconde Guerre mondiale et soutenu par le critique d’art Michel Tapié. Il s’est répandu en Europe à la fin des années 1940 et au début des années 1950.

On considère qu’il prend naissance, en France, avec l’œuvre de Jean Fautrier et avec l’art brut de Jean Dubuffet. Il caractérise toutefois plus particulièrement l’œuvre d’Antoni Tàpies (pintura matérica) à partir de 1947-1948. De même peuvent y être rattachés Alberto Burri, qui qualifiait son style de « polymatérialiste », à partir de sa série des catrami (goudrons) de 1948, et certaines réalisations issues du spatialisme de Lucio Fontana. L’Espagne, l’Italie et la France sont ainsi les pays où la peinture matiériste s’est le plus développée, mais elle trouvera également un écho chez d’autres artistes appartenant notamment aux mouvements CoBra et Gutaï.
(Wikipédia)

Caractéristiques

Son caractère principal est celui d’une peinture abstraite utilisant divers matériaux non traditionnels ajoutés sur la toile conservée comme support principal de l’œuvre et traitée en épaisseurs et en empâtements à l’aide de blanc de zinc, de carbonate de chaux ou d’huile polymérisée, tels que sable, gravier, plâtre, cire, goudron, haillons, bois, ficelles, morceaux de verre, de ferraille, éléments botaniques, animaux, etc. En plus d’ajouter ces matériaux atypiques, le peintre peut triturer la surface de la matière picturale à l’aide de divers instruments ou à mains nues en laissant des traces de grattage, d’incisions, voire d’empreintes d’objets à motifs géométriques ou non, tels que moule à gâteau, porte-savon ou serpillière, etc., ou en utilisant des vernis produisant des effets de ramages, de crevasses et de craquelures ou bien agir sur le support en le détruisant en partie à l’aide de coupures, de perforations, de déchirures et de brûlures. Les couleurs peuvent être variées et la composition différencier les zones avec ou sans ajout de matière.
(Wikipedia • en savoir plus)

Rejine Halimi

Portrait en peinture. Comme tout artiste. Mais il ne s’agit pas de figurer ni de coder. L’art contemporain est le fruit d’un processus. Inventer c’est ce que la vigne fait le mieux après cinquante ans. Non pas devenir meilleur mais enregistrer le temps. Et le laisser agir.

L’artiste a deux passions fondatrices : le jeu de formes et de tracés (dont les écritures) et l’énigme dont il est à la fois la force et le but qui ordonne une composition qui rappelle les marelles et tous ces échiquiers où nous attendons de lutter avec notre hasard dénommé destin.

La matière et toutes ces cuisines qui lui donnent saveur, couleur et- on osera, odeur des choses, se laisse guider et la guide en même temps, qu’elle dépose couche après couche, reprend jeune ou vieillie, décolle, recolle, manipule, admire, et travaille jusqu’à l’achèvement.

Héritière de Dubuffet comme admiratrice de Tàpies, Rejine Halimi a depuis longtemps laissé ses influences pour envisager des ex-voto dont l’émotion vient d’une sorte d’arrêt sur image – l’une des deux directions de celle qu’on nommera icône pour dire son pouvoir, la présence émanée.

Les techniques de gravure et de de coulage, pigments et colles, proposent une œuvre dont l’originalité est de faire remonter la fraîcheur d’une inspiration enfantine à l’histoire de l’IMAGE qui unit l’Occident à l’Orient autour d’une culture qui ose affronter le mystère au-delà de l’intelligence.

Rejine Halimi a passé l’âge du tableau pour rejoindre les âges magiques.


Pascal Payen-Appenzeller 
Août 2017